Certaines espèces d’orchidées s’adaptent à la vie au jardin. Elles ont besoin de soins appropriés pour s’y sentir bien. Pour le jardinier, les orchidées sont avant tout des plantes de serre aux exigences particulières dont la culture demande un tour de main sûr. C’est oublier qu’il en existe dans toutes les parties de la planète y compris dans le cercle polaire. Beaucoup sont protégées par la loi mais, il reste certaines espèces à grand effet qu’il est aisé d’accueillir au jardin moyennant quelques soins.
Des sabots de satin:
Parmi les plus étonnantes espèces pour le jardin figurent les divers sabots de Vénus ou cypripedium. Leur surnom vient de la forme de leur labelle qui rappelle un chausson et les tiges portent d’une à trois fleurs chacune. Le véritable sabot de Vénus est un cypripédilum indigène, Cypripédilum calceolus, son labelle jaune vif aux pétales bruns s’épanouit en mai-juin. Devenu rare, il n’existe à l’état naturel que dans quelques stations de montagne. Reginae est une espèce rustique dont les tiges atteignent de 30 à 40 cm de hauteur donc c’est le plus élevé du genre, les pétales et les sépales sont blanc pur et le gros labelle est rose vif. Cette espèce américaine du bord des grands lacs est protégée.
Japonicum est de petite taille, ses feuilles en éventail servent d’écrin à une grosse fleur rose et brune. Tous les végétaux commercialisés sont issus de culture, la récolte sauvage étant interdite. On maîtrise aujourd’hui leur culture in vitro, la souche se présente comme une griffe de muguet. Éviter d’endommager le bourgeon terminal et les racines charnues, installer les plantes dans une rocaille fraîche et exposée au nord. Les planter en compagnie de méconopsis bleus et de primevères himalayennes, le sol idéal est un mélange à parts égales de sable fin et de terreau de feuilles en peu d’années, les plantes installées forment de larges touffes.
Ce sont presque des bulbes:
Certaines orchidées dotées de souches tubéreuses sont vendues comme bulbes et c’est le cas de Bletia hyacinthina. Ses souches ovoïdes sont groupées en chapelets, du cœur de son feuillage étroit émerge. En mai, une tige fine de 30 cm de haut portant de trois à six fleurs rose tyrien. Plantés en automne, les bulbes fleurissent dès le printemps suivant et il faut leur donner un mélange à parts égales de terre de jardin et de terreau de feuille et les placer à mi-ombre, les blétillas deviennent envahissantes en cinq ans.
Proche de nos orchis et doté d’une souche tubéreuse, Dactylorhiza elata est la coqueluche des jardiniers d’outre-manche qui est originaire de la Méditerranée, il est rustique. En avril, il élève à 40 cm ses énormes quenouilles améthyste vif et son seul défaut : il est lent à se propager. Une bonne terre de jardin et une situation fraîche suffise à son bonheur.
Des joyaux au ras du sol:
Les pléiones sont des orchidées provenant de diverses parties montagneuses de l’Extrême Orient. Elles y poussent dans les vieux troncs d’arbre pourris, leurs pseudo-bulbes de la taille d’une grosse noisette courent sur le sol. Ils émettent des feuilles discrètes et de somptueuses fleurs frisées de 4 à 10 cm de diamètre.
Les plus résistantes sont Pleione limprichtii aux fleurs de couleur magenta apparaissant en mars-avril et P formosana aux fleurs rose pâle ponctué de brun s’épanouissant en avril.
Plusieurs hybrides et sélections de couleur blanc, rose, rouge ou jaune, poudrés ou non sont maintenant disponibles chez les marchands spécialisés.
Placer les pléiones dans un mélange à parts égales de sable grossier, de terreau de feuilles et de tourbe grossière, les exposer à la lumière. Poser les souches sur le sol et les recouvrir de mousse hachée. En hiver, il faut les protéger sous un châssis empli de feuilles mortes, ces plantes prolifiques triplent chaque année.
Un pas vers l’exotisme:
Parmi les orchidées de serre, on trouve deux espèces plus rustiques dont on indique le japonais Cymbidium virescens d’une hauteur maximale égale à 15 cm. Il produit une ou deux grandes fleurs vert émeraude clair marqué d’acajou qu’il est essentiel de placer dans une poche fraîche de la rocaille et lui donner un fond qui le mette en valeur.
Bien que toutes ces espèces comportent une certaine rusticité, il est prudent (cypripédilum et blétillas exceptés) d’en conserver des souches en serre froide dans un pot. Utile en cas d’hiver rude, cette précaution permet dans tous les cas d’admirer les fleurs de près.